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Ouverture du colloque national de synthèse des COREVIH (Comité Régional de lutte contre le VIH) - Discours de Roselyne BACHELOT-NARQUIN

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Mardi 29 Juin 2010
(ESPACE SAINT-MARTIN)
Sous réserve du prononcé

Monsieur le directeur général de l'ARS d'Ile-de-France, cher Claude Evin,
Mesdames, messieurs les présidents de CoReVIH,
Monsieur le directeur général de Décision et Stratégie Santé, cher Pascal Maurel,
Mesdames, Messieurs,

Il y a vingt-cinq ans, le monde découvrait un nouveau virus, qui allait bouleverser notre société.

Aujourd'hui, avec environ 33 millions de personnes qui vivent avec le VIH dans le monde et près de 3 millions de nouvelles infections l'année dernière, l'épidémie est malheureusement toujours là !

En France, on observe des signes encourageants : le nombre annuel de contaminations a baissé de 22 % ces cinq dernières années.

Pour autant, près de 7000 personnes se sont contaminées en 2008.

La situation est particulièrement préoccupante pour la population homosexuelle masculine, pour laquelle l'incidence annuelle est de 1 sur 100, soit 200 fois celle de la population générale.

L'épidémie VIH est ainsi toujours dynamique.

Par ailleurs, en France, 144 000 personnes vivent avec le virus.

Vivre avec le VIH, c'est toujours, en 2010, au-delà du problème de santé, être confronté à des discriminations, dans sa vie professionnelle et sociale.

Dans notre pays, après la mise en œuvre de quatre plans nationaux de lutte contre le VIH, des avancées majeures ont été accomplies. Nous pouvons être fiers de l'organisation des soins que nous avons mise en œuvre.

Ils garantissent à chacun, en France, l'équité dans l'accès et la qualité de la prise en charge, avec pour conséquence une amélioration significative de la durée de vie et de la qualité de vie des personnes atteintes.

En particulier, l'accès aux multi thérapies a permis de faire de l'infection par le VIH une maladie chronique.

Cependant, ces avancées thérapeutiques, ainsi que l'inscription de la maladie dans la durée, ont entraîné un relâchement des pratiques de prévention. Il faut dorénavant considérer que le retour à l'état de santé s'inscrit dans un projet de vie, avec la reprise d'une sexualité.

Pour répondre à ces nouveaux défis, l'année 2010 sera une année charnière, celle d'un changement de paradigme, adapté aux nouvelles caractéristiques de l'épidémie et éclairé par les nombreux avis et rapports de qualité qui m'ont été récemment remis par le groupe d'experts du Professeur Yeni, le conseil national du sida, la Haute autorité de santé, la mission que j'ai confiée à Madame Lert et au Professeur Pialoux.

Ces contributions ont nourri le prochain plan de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST). J'ai demandé un plan renforcé et ambitieux qui sera lancé dans les prochaines semaines et qui couvrira la période 2010-2014.

Il comprendra tous les leviers de l'action sanitaire : la prévention, dont la réduction des risques sexuels, le dépistage, la prise en charge thérapeutique, l'accompagnement médico-social, la lutte contre les discriminations, l'observation et la recherche.

Chacun de ces leviers sera décliné par une approche populationnelle, qui tient compte des spécificités de l'épidémie. Je pense en particulier aux homosexuels masculins et aux personnes migrantes, particulièrement vulnérables.

Il contiendra le plan d'action spécifique pour la Guyane, la région la plus touchée, un plan mis en place dès mon arrivée et qui fait l'objet d'un suivi très attentif de ma part.

*

Vous le voyez, la lutte contre le Sida reste au premier rang de mes priorités et je tiens à le réaffirmer ici devant vous, dans le cadre de ce colloque national de synthèse des COREVIH, dont l'un des objectifs est d'identifier des opportunités liées à la mise en œuvre de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » (HPST).

En effet, les coordinations régionales de lutte contre l'infection à VIH, les COREVIH, prennent toute la place qui leur revient dans la nouvelle organisation des soins mise en place dans la loi HPST.

Les COREVIH remplissent des missions qui anticipaient la logique de transversalité et de cohérence qui a présidé à l'élaboration de ce texte.

Ainsi, ils visent à favoriser la coordination dans tous les domaines allant de la prévention à la recherche clinique et épidémiologique, en passant par les soins et l'action sociale et médico-sociale.

Ces missions ont été parfaitement remplies. Je veux profiter de l'occasion qui m'est ici donnée pour féliciter toutes celles et tous ceux qui font vivre quotidiennement ces COREVIH.

Je ne doute pas que votre participation à la mise en œuvre du nouveau plan de lutte contre le VIH et les IST s'inscrira sans difficulté dans la logique d'action des services de l'agence régionale de santé (ARS).

Les COREVIH ont pour objectif le « décloisonnement de l'hôpital en direction de la médecine de ville et des établissements médico-sociaux », qui correspond à la mise en œuvre de la transversalité nécessaire aux parcours de vie des personnes. C'est tout l'enjeu de l'élaboration des projets régionaux de santé (PRS).

Je tiens à le rappeler, pour que les nouvelles missions qui vous ont été confiées puissent être mises en œuvre, notamment à l'aube du plan de renforcement de la lutte contre le VIH, une allocation supplémentaire de 600 000 euros a été prévue pour cette année 2010 et de 1,2 million d'euros pour 2011.

Par ailleurs, s'ils ne sont pas des opérateurs, les COREVIH disposent néanmoins d'une pluridisciplinarité qui est un atout rarement rencontré à ce niveau d'exigence.

Cette pluridisciplinarité qui permet de confronter les points de vue s'inscrit pleinement dans les modalités de concertation indispensables à la mise en œuvre des schémas et programmes, dans le cadre d'une véritable démocratie sanitaire.

A cet égard, j'ajoute que les COREVIH comportent en leur sein des « représentants des malades et des usagers du système de santé ».

Et chacun sait le rôle déterminant qu'ont joué les usagers dans la lutte contre le VIH, et qu'ils continueront à jouer dans le nouveau paysage administratif créé par le législateur.

Je le disais il y a quelques instants, les COREVIH ont vocation à être des interlocuteurs privilégiés des ARS. J'y suis particulièrement attachée.

Ainsi, ils devront participer sur leur territoire au développement et à la mise en œuvre de :

  • la coordination des acteurs de prévention ciblée entreprise à l'échelon régional ou sous-régional ;
  • la coordination des actions régionales de renforcement du dépistage ;
  • le suivi des programmes régionaux d'accompagnement et d'éducation thérapeutique pour éviter les résistances du virus et éviter la contamination, en rendant plus responsables les personnes ayant des comportements à risques ;
  • l'amélioration de la qualité des prises en charge, éventuellement par la mise en place de groupes de travail, et l'évaluation des pratiques.
  • le développement des collaborations entre la ville et l'hôpital et de la prise en charge en ville ;
  • la veille sur la continuité des soins pour les personnes détenues, qui constituent l'une des populations prioritaires dans le plan de lutte contre le VIH.

Vous l'aurez compris : vous êtes des interlocuteurs indispensables pour les ARS, avec lesquelles vous devez travailler en bonne intelligence, au service des patients.

*

Au-delà du seul cas de la France, le VIH continue de sévir partout dans le monde.

Je me trouvais récemment en Afrique du Sud, l'un des pays les plus touchés au monde. A eux seuls, les chiffres sont éloquents.

En Afrique du Sud, on compte 5,7 millions de personnes séropositives, dont 280 000 enfants de moins de 14 ans. Le VIH y est responsable de 350 000 décès en 2007, avec une mortalité infantile en constante augmentation depuis 1990.

En l'espace de vingt ans, l'espérance de vie moyenne est passée de 64 ans à 50 ans. Près d'un tiers des femmes enceintes sont actuellement porteuses du virus. Enfin, d'ici 2015, 32% des enfants sud-africains auront perdu un ou leurs deux parents à cause du virus.

Face à une telle situation, la France doit poursuivre son action en faveur des autres pays et accroître encore son leadership en matière de lutte contre le VIH.

Je tiens à rappeler que la France reste le deuxième contributeur au Fonds mondial et le premier contributeur européen.

Notre pays peut être fier d'avoir participé, à travers les programmes réalisés dans 140 pays, au financement des traitements essentiels à la survie de 2,5 millions de personnes vivants avec le Sida, et ce en dépit de la crise économique que nous traversons.

J'aurai l'occasion d'en reparler lors de la conférence mondiale consacrée à la question, à Vienne, en juillet prochain.

Plus que jamais, nous devons nous mobiliser pour faire reculer le VIH. Je compte sur vous !

Je vous remercie.

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