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Trois petits cochons, pendus au plafond...

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Quand on pense aux efforts que des idéologues comme Minc ou Fukuyama ont dépensé pendant trois décennies pour éliminer du vocabulaire moderne des termes comme « prolétariat », « classe ouvrière », « lutte des classes », il a suffi d'une série d'opérations financières grossièrement ratées pour que ces gros mots réapparaissent comme un furoncle honteux sur la face du spectacle. L'aristocrate De Villepin, sans doute nostalgique de l'époque où l'on pendait ses ancêtres aux lanternes, annonce que l'époque est révolutionnaire, espérant sans doute affoler de la sorte le petit agité qui lui a volé le trône, lui-même frappé depuis l'âge de ses treize ans de soixante-huito-phobie, souhaitant peut-être au fond de lui que le peuple de tradition régicide qui l'a élu le prenne pour roi en le menant à l'échafaud. On nage en plein délire.

Lorsque des étudiants grecs s'allient à une partie de la jeunesse athénienne pour mettre le feu à la ville, aussitôt les prophètes de mauvais augure qui aiment agiter en France la clochette annonciatrice des catastrophes prédisent que la fièvre grecque risque de rallumer l'incendie des banlieues parisiennes. On craint même que l'agitation des Chemises Rouges thaïlandaises ne s'étende jusqu'à chez nous. A force de croire en la réalité quantique de la mondialisation, on s'imagine qu'un pet de mauvaise humeur à Bangkok peut enflammer les esprits rebelles en n'importe quel coin du monde. Une opération financière malheureuse à Londres sème la panique à Singapour. Le maître-mot de ce jeu de quille est : CONTAGION.

Et voici que de sales petits cochons refilent à des Mexicains une mauvaise grippe qui se répand. Il n'en faut pas plus pour enfler à la taille de la planète la vieille peur de la peste. La contagion nous guette. Attention aux contacts. Quittez vos cagoules de vilains autonomes et cachez vos naseaux derrière des masques vendus en pharmacie. Dans les aéroports, des observateurs reluquent les passagers des avions pour déceler s'ils ont contracté un rhume virtuellement mortel. On compte les morts. Curieusement, il y en a plus chez les pauvres, au Mexique, que chez les riches, en Californie. Mais on oublie les conditions sanitaires et économiques. Tout est dans la structure du virus. On met en quarantaine des gens dont le ministre annonce à la télé qu'ils vont bien. Les gouvernement égyptien fait abattre tous les porcs du pays. Le ministère libanais de la santé veut interdire la bise. Au dernières nouvelles, il semblerait que cette grippe, débaptisée sous forme de « grippe A » pour ne pas vexer les Mexicains et les cochons, ne soit pas si terrible que ça. Comme les autres épidémies, quoi. Le délire a frappé tous les dirigeants.

Il n'y a pas si longtemps, alors qu'un certain G.W. Bush faisait office de président des Etats-Unis, des sondages annonçaient que la moitié de ses concitoyens croyaient en l'imminence de l'Apocalypse telle qu'elle est décrite dans des textes dits sacrés. Voici donc venir la Bête, sous forme d'un petit cochon qui tousse. L'Ange va brandir son épée de lumière et le Jedi nous conduira tous sur une planète hors d'atteinte des méchancetés des vilains satans. Benêts et bouffons font une farandole. Les ouvriers porteurs de fièvre révolutionnaire vont couper la tête de leurs patrons. Le président fera un pas de deux et les forces de l'ordre vaccineront tous les petits cochons. Le pape accusera les capotes anglaises d'avoir servi de réservoir à microbes et on baptisera les truies pour les purifier. Demain sera un autre jour, c'est sûr.

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