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Partenariats publics privés : les hôpitaux britanniques n'arrivent pas à payer la facture

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source : "Partenariats publics privés : les hôpitaux britanniques n'arrivent pas à payer la facture" Le Monde du 23.01.12

LONDRES CORRESPONDANCE - C'était censé être la solution qui permettrait au secteur public de faire des investissements à moindre coût et au secteur privé de réaliser des affaires. Lancés pour la première fois en 1992, et accélérés par les gouvernements travaillistes de Tony Blair et Gordon Brown, les partenariats public-privé (PPP) sont très utilisés par les autorités britanniques. Plus de 700 sont en cours au Royaume-Uni, pour des écoles, des hôpitaux, des prisons, des routes...

Vingt ans après, pourtant, le bilan n'est guère brillant. Le remboursement de ces contrats coûte très cher, et leur rentabilité est discutable. En septembre, Andrew Lansley, le ministre de la santé, tirait la sonnette d'alarme : 60 hôpitaux risquaient la faillite financière à cause de remboursements de PFI (public finance initiative, une variante du PPP) trop lourds. Un rapport assassin du comité parlementaire au Trésor le mois précédant dressait les mêmes conclusions catastrophiques. "Le coût moyen du capital d'un PFI est de 8 %, le double des emprunts de l'Etat", écrivait-il. En d'autres termes, le financement d'un projet par le secteur privé coûte deux fois plus cher que par le gouvernement.

"MINISTÈRES ACCROS"

Les entreprises qui réalisent les travaux amortissent leurs avances avec des factures très salées : le comité estime qu'il faut en moyenne 1,7 milliard d'euros d'argent public pour rembourser 1 milliard d'euros de PFI.

L'un des exemples les plus saisissants concerne l'hôpital Royal London. Depuis décembre 2011, cet établissement de l'est de Londres a commencé à déménager dans ses nouveaux locaux. Six ans après la signature du PFI, les nouveaux bâtiments en verre bleu ouvrent progressivement, apportant un vent de fraîcheur plus que nécessaire à la structure décrépie.

Quand le contrat a été signé en 2006, l'Etat n'a pratiquement pas mis un centime des 1,2 milliard de livres nécessaires (1,4 milliard d'euros, somme qui comprenait aussi un deuxième hôpital à Londres). L'argent est venu d'un consortium de trois entreprises privées, menées par Innisfree, un groupe spécialisé dans les PPP. Mais avec l'ouverture de l'établissement, l'hôpital doit commencer à rembourser, et il n'arrive pas à faire face.

Dans ces conditions, comment expliquer la multiplication des PPP depuis vingt ans ? Cela permet tout simplement au gouvernement de maquiller ses comptes, puisque les contrats public-privé n'apparaissent pas dans les dettes de l'Etat. "Les PFI permettent d'obtenir quelque chose maintenant et de payer plus tard, accuse Andrew Tyrie, député conservateur et président du comité parlementaire au Trésor. On comprend pourquoi n'importe quel ministère en devient accro. Mais on ne peut pas continuer comme cela, en espérant que la prochaine génération de contribuables paiera l'addition."

Conscient du problème, et pouvant politiquement renvoyer la responsabilité sur son prédécesseur, le gouvernement britannique a lancé en novembre une grande révision des contrats de PFI, pour tenter de trouver un modèle moins cher. Mais les caisses de l'Etat étant vides, il n'est pas question pour autant d'abandonner le concept. Le CBI (patronat) le soulignait dans un rapport en août : "Le Royaume-Uni a sérieusement besoin d'améliorer ses infrastructures (...) et l'investissement devra venir de financements privés." Les PPP ne sont pas prêts de disparaître au Royaume-Uni.

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